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Bae in front of Temple Vaudou installation by Sergine Andre

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Je Parle d’Expérience

L’année dernière en Martinique, des tâches inexpliquées se sont présentées sur le cou, le dos, et les jambes de ma colocataire. Selon notre ami, elle a été agressée par « un dorliss » pendant son sommeil. Le dorliss, on dit un personnage qui transforme en esprit pour abuser, voire violer les femmes, est une manifestation maléfique d’un sorcier.

Quelque mois plus tard, une amie et moi passions une des dernières croisées en quatre sens en Martinique (elle serait bientôt un rond-point). Elle m’a dit que ces croisées accroissent la puissance des envoûtements donc elles sont les endroits préférés pour déposer les paquets magiques.

Quoique cette question ne soit pas souvent discuter en Martinique, vous allez entendre quelqu’un parler de la magie noire : le Quimbois. Comme étudiante, j’ai suivi quelques cours de l’histoire des Antilles et j’ai toujours trouvé « la magie » intéressante (à cause d’Harry Potter peut-être ?). Alors, après avoir entendu parler du Quimbois j’ai voulu savoir de quoi s’agit-il cette croyance dissimulée en Martinique ?

L’Origine du Mot

L’origine du mot quimbois est incertain mais l’explication le plus reconnu est qu’il vient de la phrase : « tiens bois » car les rituels ont un rapport au règne végétal en fonction des décoctions de racines. Souvent les quimboiseurs (les gens qui pratiquent le Quimbois) font des rituels en utilisant des forces énergétiques à des fins douteuses. En revanche, ils sont censés d’avoir pouvoirs tels que la prédiction, l’envoûtement, ou la guérison des affections. Dans un pays qui est 85% catholique, on entend que les Martiniquais ne discutent que rarement le Quimbois à cause d’un rapport putatif entre les quimboiseurs et le diable. En générale, même ceux qui le pensent une sottise abordent le sujet avec appréhension, sinon ils l’ignorent.

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L’Histoire en Esclavage

A l’époque de l’esclavage, les pratiques africaines apportées par le peuple d’Afrique centrale/de l’ouest ont contribué au développement des religions organisées et syncrétiques tels que le Vaudou haïtien, de la Santeria cubaine, et du Candomblé brésilien. Ces pratiques sont liées au Vodun de l’Afrique de l’ouest pratiqué par les peuples Fon et Ewe. En revanche, le peuple de la tribu Ashanti (un empire en Afrique de l’ouest) était quasiment tout transporté aux Antilles par les Britanniques car les Français et les Espagnoles croyaient que ces Africains risquaient de se rebeller.

Par conséquent, les pratiques occultes ont développé comme des adaptations de connaissances ancestrales au paysage et les actualités d’esclavage. Le Quimbois tombe entre les deux ; on peut trouver des créatures surnaturelles avec des similarités aux esprits du Vaudou. Pourtant, elle n’est pas à proprement parler une religion organisée, donc elle partage davantage de qualité avec l’Obeah (Jamaïque) et l’Hoodoo (Africain-Américain). Il semble d’être une contradiction puisque la Martinique est une ancienne colonie française ; cependant, on pourrait trouver plusieurs occupations britanniques pendant la durée de l’histoire de la Martinique qui auraient des conséquences sur les orgines des esclaves.

Le danmye en martinique
Danmye – Martinican dance fighting

Autres Pratiques Créoles

Le Quimbois est similaire à plusieurs pratiques créolisées à cause de son développement comme une forme de résistance contre l’esclavage. Selon Jean-Baptiste Mathieu Thibault de Chonvallon, un botaniste français, « Ils (les nègres) ont apporté de chez eux et répandu parmi les nôtres la connaissance de plusieurs plantes venimeuses… Quand ils veulent se venger de leurs maîtres, ils empoisonnent les autres esclaves, les bœufs, les chevaux et les mulets nécessaires à l’exploitation de l’habitation, font mourir leur propre famille… »

Les esclaves ont utilisé les plantes vénéneuses de la Martinique : le mancenillier, la canne marronne, la racine de citronnelle, la racine du laurier rose, et même le venin de serpent. Lors de l’autopsie, on ne découvre rien et les colons ont conjecturé que les esclaves préparent les poisons selon un art secret au sein des associations d’empoisonneurs.

Ces associations, connaissances et rituels ancestraux ont évolué et se sont transmis de génération en génération. Même si les gens préfèrent de ne les discuter pas, ces croyances et pratiques font parties de la culture martiniquaises et elles sont inévitables.

Underwater statue of Manman Dlo in Saint Pierre
Underwater statue of Manman Dlo in Saint Pierre

Aujourd’hui, on trouve des éléments du quimbois dans des fêtes traditionnelles, les remédies médicinaux, certains produits (les boissons aphrodisiaques au marché, par exemple) et dans les superstitions quotidiennes aussi. Manman dlo, une sirène qui fait chavirer les bateaux, est représentée par une sculpture sous-marine à Saint Pierre.

De plus, beaucoup de gens savent comment prémunir les dorliss : il faut dormir avec un tee-shirt ou des sous-vêtements à l’envers. La région des Antilles est imprégnée de nombreuses superstitions héritées des croyances amérindiennes, africaines, européennes et hindoues, et le Quimbois en est une autre manifestation de ces phénomènes.

2 thoughts on “L’Expérience – Le Quimbois en Martinique”

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